MémoLengua

 

 
     
Vrac de vrac
 
 
UPV

 

En attendant peut-être mieux d'un point de vue technique et organisationnel, il m'est apparu nécessaire de regrouper ici quelques notes en vrac provisoire : hormis les notes purement lexicologiques déjà traitée par ailleurs, il pourra s'agir ici de questions d'articles, de prépositions, de graphie, de pluriel, de conjugaisons, etc.

 

 


Contrairement au français qui introduit les pourcentages sans article, l'espagnol, lui, en emploie presque toujours un... mais lequel choisir un, el ou bien rien du tout ? D'après la Grammaire d'usage de l'espagnol contemporain (de Pierre Gerboin et Christine Leroy, Paris , Hachette, p. 98), l'expression du pourcentage présente deux particularités : le pourcentage précis est précédé de l'article défini masculin singulier el (El 23,7 % de la población activa está en paro) alors que le pourcentage approximatif est précédé de l'article indéfini masculin singulier un (Un 45% de la población no lo acepta). Toujours selon la même grammaire, le pourcentage n'est pas précédé d'article s'il est exprimé dans une phrase sans verbe (Tasa de natalidad : baja en 0,5%). Selon la Fundación del Español Urgente maintenant, un 25 % y el 25 % signifient la même chose et il est correct d'utiliser un même s'il s'agit de valeurs exactes. Selon la Nueva gramática de la lengua española, l'emploi des articles el ou un est indistinct dans la plupart des contextes, mais le premier (el) est le seul possible pour introduire le résultat d'un calcul, comme dans El veinte por ciento de diez es dos (et non pas *Un veinte por ciento de diez es dos). Ainsi donc les formes un 20 % et el 20 % sont correctes et signifient la même chose, même si la première s'emploie plus en relation avec l'économie (Los precios aumentaron un 4 %) alors que la seconde est utilisée dans les autres contextes (El 45 % de los usuarios respalda la gestión de Fomento con los controladores aéreos). La Fundéu BBVA rappelle enfin que si l'usage d'un article devant un pourcentage s'est généralisé dans la plupart des pays hispanophones, dans certaines zones le pourcentage est exprimé sans cet article (comme en français)  : Diez por ciento de los asistentes.


Pourquoi en Espagne dit-on ir a por la victoria alors qu'en Amérique on dit plutôt ir por la victoria ? Le groupe a por est-il constitué de deux prépositions ou bien l'un de ces deux mots n'est pas utilisé comme préposition ? Comme le précise bien Ricardo SOCA dans son éditorial La palabra del día du 16 novembre 2018, les deux mots en question sont bien des prépositions. En espagnol il existe d'ailleurs d'autres groupe prépositionnels, comme para con, por entre, tras de, etc. Par conséquent, il n'y a pas de raison de censurer l'usage de a por avec le verbe ir, même si en Espagne aussi l'usage de ir por était recommandé jusqu'à il y a quelques années dans le langage soutenu.


Pour lutter contre la tendance à considérer le mot extra comme invariable quand il fonctionne comme adjectif d'un nom au pluriel, la Fundación del Español Urgente, qui travaille en association avec la Real Academia Española, recommande la généralisation du pluriel, c'est-à-dire que l'on respecte l'accord naturel en nombre entre le substantif et l'adjectif comme pour n'importe quel autre adjectif : horas extras, pagas extras, condiciones extras, recortes extras, etc. En français, il en est tout autrement puisque extra (abréviation de extraordinaire) ne s'accorde pas au pluriel. Exemple : des fruits extra.


La Fundación del Español Urgente rappelle la distinction que l'on doit faire entre estar al norte, al sur, al oeste ou al este d'un lieu déterminé et estar en el norte, en el sur, en el oeste ou en el este de ce même lieu. Il est très fréquent de lire ou d'entendre dans les médias des phrases telles que Se producirán precipitaciones al sur de Galicia pour introduire le fait qu'il va pleuvoir dans la zone sud de la Galice. Or, lorsque l'on dit que quelque chose se trouve ou se produit al norte, al sur, al oeste ou al este d'un lieu, ce que l'on désigne se trouve hors de ce lieu, dans la direction indiquée ; dans notre exemple, au Portugal. Pour exprimer convenablement ce que l'on prétendait annoncer dans cette nouvelle, on aurait dû écrire Se producirán precipitaciones en el sur de Galicia. En français, la nuance est la même et il faut bien entendu en tenir compte au moment de traduire : Il y aura des précipitations au sud de la Galice / dans le sud de la Galice.


La Fundación del Español Urgente recommande que le mot grafiti s'écrive avec un seul f et sans italiques. Le vocable italien grafitto a été adapté en espagnol sous la forme grafito avec le sens de 'inscription ou dessin réalisé sur un mur', mais on utilise beaucoup plus largement le terme grafiti, adaptation du pluriel italien graffiti. Le pluriel est grafitis. La Fundéu BBVA insiste sur le fait que tant grafiti que grafito sont des formes valables, même si l'usage préfère la première forme. En français, on utilise aussi généralement graffiti, au singulier comme au pluriel, avec deux f et avec ou sans -s pour le pluriel.


Question d'article. En ce qui concerne l'emploi de l'article el devant les années (del 2000, en el 2000, desde el 2000, para el 2000, etc.), il est tout à fait recommandable... et recommandé. Voir ici.


À l’exception de > con la excepción de : Se analiza la situación financiera y la línea editorial e informativa de los diarios catalanes –con la excepción de El Mundo, ABC y La Razón–, así como de agencias de información, televisiones y emisoras de radio. (Periodista Digital, 06-05-2004).


La Fundación del Español Urgente rappelle que la forme hispanisée de goal average est golaveraje (alors que l'expression anglaise conserve son aspect d'origine en français : goal average. Dans la presse espagnole, on trouve d'ailleurs plusieurs façons d'écrire la lexie composée en question : «El gol average puede decidir la liga española», «El Betis desciende por un solo tanto en el gol-average», «La batalla por el golaverás puede resultar decisiva», «El gol averás, perdido con tres de los cuatro rivales más directos»... Mais l'hispanisation correcte de l'expression anglaise goal average est bien, selon le Diccionario panhispánico de dudas, golaveraje, qui fait référence à la «diferencia de tantos marcados y recibidos y se utiliza para deshacer el empate entre equipos con el mismo número de puntos en la clasificación».


Un ou des sans papiers, on retrouve la même construction en espagnol : sin papeles : Más de 400 'sin papeles' llegan a Canarias en las últimas horas. (El País.com, 13-05-2007).


La Fundación del Español Urgente recommande d'éviter l'emploi de formes telles que preveyó, preveyera ou preveyendo, qui sont dues à une conjugaison erronée du verbe prever. Le verbe prever est formé à partir du verbe ver et du préfixe pre-, c'est-à-dire « voir avant », et doit se conjuguer de la même façon que ver. Parfois, on a tendance à mélanger les verbes prever et proveer, ce qui donnee lieu à la création du verbe preveer. D'où des formes telles que preveyó, preveyera ou preveyendo, au lieu de previó, previera ou previendo. Des phrases comme «Preveyó graves problemas para los trabajadores de las petroleras», «Los directivos de la empresa no preveyeron los problemas económicos» ou «Los ciclistas españoles han sido los grandes animadores de la vuelta, sobre todo preveyendo el triunfo final» sont incorrectes. Cette erreur s'étend à tous les temps et formes du verbe prever: prevee, preveemos, preveímos, etc. au lieu de prevé, prevemos, previmos, etc. Ainsi donc, la Fundéu BBVA souligne que le verbe prever doit se conjuguer comme ver et non comme proveer.


En français comme en anglais, l'adjectif sexy est invariable en nombre (et en genre). En espagnol, la Fundación del Español Urgente rappelle que le pluriel de sexi est sexis. Sexi est l'adaptation graphique du terme anglais sexy, qui a été formée de la même façon que d'autres mots étrangers terminés en consonne + y, c'est-à-dire en remplaçant ce y par un i (de dandy, dandi ; de panty, panti ou de ferry, ferri). Une fois le vocable bien hispanisé, le pluriel de celui-ci se forme simplement en ajoutant un -s à sa terminaison : dandis, pantis, ferris et sexis. Ainsi, dans des exemples tels que «Llegan los bañadores más sexies del verano», «Las propuestas más sexies de las pasarelas» ou «Los modelos más sexies se dan cita en esta nueva edición» on aurait dû écrire «Llegan los bañadores más sexis del verano», «Las propuestas más sexis de las pasarelas» ou «Los modelos más sexis se dan cita en esta nueva edición». La Fundéu BBVA veut insister sur le fait que le pluriel correct de sexi est bien sexis et non pas d'autres formes telles que sexies.


 

 

Fin de la page. Cliquez
pour retourner à la précédente.

 

 
 
MémoInfos
Veille linguistique
Retour à l'accueil
[ Haut de page ]
 
[ Haut de page ]