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De la néologie |
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Une des voies principales du changement lexical est la néologie. Pour mieux rester à l'écoute de nos langues en perpétuelle évolution, il sera d'abord question ici de (re)voir ce que désigne ce terme et son importance dans nos divers lexiques.
Pour aller un peu plus loin, on peut dire, en parcourant par exemple de bonnes pages telles celles de L'espace français.com (aussi dit Le site de référence sur le français), que la néologie est un genre nouveau de langage, une manière nouvelle de parler, une invention ou une application nouvelle des termes. En créant de mots nouveaux, la néologie permet à une langue quelconque d’acquérir de nouvelles idées afin de l’enrichir. D’une autre part, la néologie, dans un sens général, est un processus d’innovation linguistique. On réserve, cependant, souvent l’emploi de ce terme au domaine propre du lexique. Dans ce cas, néologie indiquera un processus par lesquels le lexique d’une langue s’enrichit, soit par la dérivation et la composition, soit par emprunts, calques, ou par tout autre moyen (sigles, acronymes…). Les nouvelles unités crées sont, dans ce cas, appelées néologismes. La néologie a donc ses lois et ses règles. La première de ces lois est de n’enrichir la langue que de ce lui manque. La première de ces règles est de se conformer dans la formation des mots nouveaux, au génie, aux formes propres, à l’analogie de la langue.
Comment apparaissent les néologismes ? Les néologismes répondent au besoin d’exprimer ou d’appréhender des réalités nouvelles. On distingue d’ailleurs deux types d’apparition de mots nouveaux. Il y a ceux qui sont issus d’une production orale spontanée et ceux qui sont issus de la production artificielle par les commissions de spécialistes.
1) L’attribution d’un nouveau sens ou d’un nouveau statut grammatical pour un mot déjà existant : - des mutations grammaticales, par exemple des verbes qui se transforment en nom : la gagne, la glisse ; ou des noms qui se transforment en verbes : je crise complètement, ça m’esclave sévère. – des changements de construction, par exemple des verbes qui perdent leur complément : il m’a traité !, ça l’fait ! – des adjonctions d’un sens nouveau à un mot déjà existant, comme : j’ai rien capté pour j’ai rien compris. – des restrictions de sens, comme le mot saoul, qui a évolué au cours du temps. Il signifiait dans un premier temps « rassasié de nourriture », puis « rassasié de vin ». C’est ce sens que l’on retrouve aujourd’hui dans l’expression ça me saoule. 2) L’emprunt d’un mot à une autre langue, comme par exemple : – les emprunts de l’anglais au français. Quelques exemples : bacon, bulldozer, cool, week-end, kidnapping, muffin, etc. Et j’en passe, car environ 2,5 % de notre vocabulaire est d’origine anglo-saxonne. 3) La création de toute pièce d’une nouvelle forme lexicale. La création de mots répond à des règles de formation précises, comme par exemple : – l’utilisation d’un préfixe, tel que re- dans refaire, ou cyber- dans cybercafé. – l’utilisation d’un suffixe qui attribue souvent une catégorie grammaticale au mot, tel que judiciarisation, RMIste ou encore décisionnaire. – l’utilisation d’un préfixe et d’un suffixe comme avec anti- et –isme qui donnent antisémitisme et anticommunisme. – de nouvelles formes pour des verbes et des noms : des noms qui n’existent qu’au singulier sont créés au pluriel et adoptent alors un sens nouveau, tel que les banlieues, les cités, les quartiers, etc. - des mots composés, procédé très répandu. On retrouve : lave-vaisselle (verbe-nom), foyer monoparental (nom – adjectif) ou encore malentendant (adverbe – verbe). - des mots valises, un procédé qui utilise deux mots pour en former un nouveau, comme courriel (combinaison de courrier et d’électronique), ou informatique (information et automatique). – des déformations involontaires ou ludiques, ainsi infarctus devient parfois infractus par association d’idée avec la fracture, ce qui apparaît comme une erreur fréquente. Certains termes prendront, d’autre non. Parmi les termes qui se sont bien intégrés dans l’usage courant de la langue avec le produit correct qu’ils désignent, on retrouve le lave-vaisselle, le micro-onde, le navigateur, le logiciel, la carte à puce, etc. Contrairement à certains termes qui n’ont pas rencontré le même succès comme bouteur pour bulldozer ou téléphone sans cordon pour téléphone sans fil. * Source de ce dernier article : http ://www.dglflf.culture.gouv.fr/terminologie/fabrique.htm. * Jean-Louis BARREAU, le 11 novembre 2018
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